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Impact sur la santé humaine


Voies de pénétration dans l'organisme

Les produits chimiques peuvent pénétrer dans l’organisme de trois façons différentes : par la voie cutanée et les muqueuses*, par les voies respiratoires ou par la voie digestive.

Les 3 voies de pénétration dans l’organisme
Les 3 voies de pénétration dans l’organisme

Le saviez vous ?

En moyenne, chez l’être humain, la surface totale de la peau est de 2 m², celle des alvéoles pulmonaires est de 130 m² et celle des intestins est de 250 m² (l’équivalent d’un court de tennis).

Notion de toxicité

La toxicité d’une substance est sa capacité à provoquer des effets nocifs sur la santé. Tous les produits chimiques n’ont pas la même toxicité. Certains doivent être absorbés en quantité importante pour causer une intoxication alors que pour d’autres, de petites doses suffisent. La toxicité est étroitement liée à la dose de substance impliquée ainsi qu’au temps d’exposition.

On parle de toxicité aiguë lorsque des effets nocifs sur la santé apparaissent rapidement après une exposition soudaine à des concentrations relativement importantes de produit chimique. Ce peut être typiquement le cas lors d’accidents maritimes.

À l’inverse, on parle de toxicité chronique quand des effets nocifs sur la santé sont causés par une exposition répétée, jour après jour et pendant de nombreuses années, à de faibles doses de produit chimique. C’est ce qui est arrivé dans le cas de la tragédie de Minamata au Japon.

Le saviez vous ?

Paracelse, un médecin suisse renommé du XVe siècle, a écrit : « Tout est poison, rien n’est poison, c’est la dose qui fait le poison. »

Effets aigus

Dans le cas d’une intoxication aiguë, les effets peuvent être localisés à une zone ou un organe, ou bien affecter l’organisme entier.

Les effets localisés sont directement liés à la voie de pénétration du produit toxique :

  • contact avec la peau ou les yeux : irritations, brûlures ou allergies ;
  • inhalation : irritations, lésions des tissus pulmonaires, toux, dyspnée*, oedème*, asthme ou asphyxie ; et
  • ingestion : irritations et/ou brûlures de l’oesophage et de l’estomac, nausées, vomissements.

Les effets généraux vont plutôt provoquer des atteintes graves au niveau respiratoire, nerveux ou cardiaque qui peuvent, dans certains cas, entraîner la mort.

En savoir plus

Lisez le rapport d’information intitulé : « Les effets des métaux lourds sur l’environnement et la santé » disponible sur le site du Sénat français :
www.senat.fr/rap/l00-261/l00-261.html

Effets chroniques

Dans le cas d’une intoxication chronique, les effets apparaissent souvent après plusieurs années, voire plusieurs dizaines d’années.

La plupart du temps, cela aboutit au développement de pathologies sévères et chroniques.

Évaluation de la toxicité

La toxicité aiguë d’une substance est quantifiée à l’aide d’une valeur appelée dose létale 50 (DL50) qui correspond à la dose de produit causant la mort de 50 % d’une population donnée (souvent des souris ou des rats) dans des conditions expérimentales précises. Elle s’exprime en milligrammes de substance par kilogramme de poids d’animal (mg/kg).

Evaluation de la toxicité par la DL50
Evaluation de la toxicité par la DL50

Lorsqu’il s’agit d’un produit chimique sous forme gazeuse ou sous forme liquide, on calcule la concentration létale 50 (CL50) exprimée en milligrammes par litre (mg/L) ou en parties par million (ppm).

En comparant les DL50 et CL50 de plusieurs produits chimiques, il est ainsi possible de les classer du plus toxique au moins toxique. Cependant, ces valeurs sont aujourd’hui vivement controversées en raison de la fiabilité de certaines études qui empêcherait la comparaison de différentes substances du point de vue de leur toxicité aiguë.

Exemples de DL50 pour différents produits chimiques (tests réalisés sur le rat par voie orale) :
Exemples de DL50 pour différents produits chimiques

La toxicité chronique reste, à l’heure actuelle, difficile à évaluer car il est rarement facile de faire le lien entre les effets constatés et la (ou les) exposition(s) parfois ancienne(s). Les études menées sur ce sujet font appel à plusieurs disciplines (immunotoxicologie, cancérologie) et s’étalent sur plusieurs mois ou années.

Des études complémentaires peuvent être menées sur des populations bactériennes qui se reproduisent très vite. Ceci présente alors l’avantage d’obtenir rapidement des résultats, mais qu’il faut extrapoler pour obtenir des données valables pour l’homme.

Valeurs toxicologiques seuils

Une valeur toxicologique seuil correspond à la concentration minimale d’une substance provoquant sur une population humaine un effet néfaste de nature plus ou moins grave pour un temps d’exposition donné. Elle résulte d’une extrapolation à l’homme de données obtenues expérimentalement chez l’animal.

Il n’existe pas d’harmonisation mondiale des valeurs toxicologiques seuils. Beaucoup de pays ont ainsi développé des tests particuliers et utilisent leurs propres valeurs.

En savoir plus

Découvrez différents types de valeurs toxicologiques seuils utilisées en Amérique du Nord et en Europe dans le « Guide pratique de choix des valeurs seuils de toxicité aiguë en cas d’absence de valeurs françaises » disponible sur le site de l’Institut National de l’Environnement industriel et des RISques (INERIS) : www.ineris.fr

Un exemple de valeurs toxicologiques seuils pour les gaz : les ERPG (système américain)

Les ERPG (Emergency Response Planning Guidelines) s’appliquent à la population en général. Elles ont été fixées en 1988 par l’Association américaine d’hygiène industrielle (AIHA) sur la base d’une durée d’exposition d’une heure. Il s’agit des concentrations maximales en dessous desquelles une catégorie d’effets n’est pas attendue.

ERPG 1 :
Concentration maximale d’une substance dans l’air en dessous de laquelle tous les individus pourraient être exposés pendant une heure sans ressentir autre chose que des effets transitoires ou sentir une odeur identifiable.

ERPG 2 :
Concentration maximale d’une substance dans l’air en dessous de laquelle tous les individus pourraient être exposés pendant une heure sans ressentir ou développer des symptômes ou des effets sérieux ou irréversibles ou diminuer leurs capacités à se protéger.

ERPG 3 :
Concentration maximale d’une substance dans l’air en dessous de laquelle la plupart des individus pourrait être exposée pendant une heure sans ressentir ou développer d’effets mortels.


Quelques pathologies dues à une intoxication chronique
Pathologies dues à une intoxication chronique