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Gestion des déchets


Il est rare que des déchets soient collectés à la suite d’une intervention sur une pollution chimique. En effet, la plupart du temps le polluant se répand rapidement dans le milieu marin et/ou dans l’atmosphère sans possibilité pour les intervenants de le circonscrire.

Prise en charge par le propriétaire

Quand le propriétaire du produit est identifié, il est sollicité pour prendre en charge les déchets récoltés.

À leur arrivée au port de Brest (France), les trois citernes perdues en mer du porte-conteneurs Lykes Liberator, en 2002, ont été remises au fabricant qui les a prises en charge (voir intervention sur les conteneurs et colis).


Utilisation industrielle

Si la cargaison récupérée lors de la lutte est indemne, elle peut être acheminée vers les industries concernées pour être utilisée tout à fait normalement, après avoir cependant suivi les procédures légales applicables.

La cargaison de butadiène* du gazier Igloo Moon (1996, Floride) a été revendue après transbordement sur le Selma Kosan et rapatriementsur le continent (voir intervention sur les cargaisons en vrac).


Valorisation des déchets

Les possibilités de valorisation des déchets dépendent de trois facteurs : le type de déchet, le degré de pollution et l’existence de débouchés pour leur valorisation. Il existe plusieurs options comme : la distillation et le raffinage* pour les solvants*, la production d’énergie pour certains déchets inflammables et la récupération des métaux.

Traitement biologique

Il est possible d’utiliser des micro-organismes capables de dégrader certains produits chimiques tels que les composés chlorés (ex : tétrachloroéthylène*) ou nitrés (ex : trinitrotoluène aussi appelé TNT), les alcools, les acides* organiques.

Traitement thermique

Les déchets collectés peuvent être envoyés dans des usines d’incinération des déchets industriels spéciaux. En plus d’une valorisation énergétique*, cette option comporte deux autres avantages : la diminution du volume de déchets et la réduction de la dangerosité des substances.

Les rejets atmosphériques et aqueux générés par cette activité subissent différents traitements et sont rigoureusement contrôlés avant d’être rejetés issus de l’incinération, qui sont des boues* et des mâchefers*, sont envoyés vers des centres d’enfouissement spécialisés.

Usine de traitement des déchets industriels
Usine de traitement des déchets industriels spéciaux de Bassens en Gironde (France)

Traitement physico-chimique

Certains déchets sont neutralisés par inertage. Une première solution consiste à les incorporer à une substance minérale comme la chaux, le ciment, l’argile ou le charbon actif*. Ils se présentent alors sous forme de blocs plus ou moins gros. Ce type de traitement est peu onéreux mais il présente l’inconvénient de provoquer une augmentation du tonnage des déchets.

Il existe une alternative, appelée vitrification, où les déchets sont fondus à haute température (de 1 200°C à 4 000°C suivant les procédés) dans une matrice vitreuse. Ils sont ensuite conditionnés sous forme de lingots ou de granulats. Cette technique nécessite des investissements en matériel conséquents et requiert une consommation d’énergie non négligeable. Cependant, elle permet une diminution importante des volumes de déchets. Les déchets inertés peuvent dans certains cas être enfouis.

Inertage de l’amiante

La vitrification est la seule technique industrielle qui permet de neutraliser définitivement les fibres d’amiante* présentes dans les déchets. Elle a cependant l’inconvénient d’être onéreuse. Ainsi, le traitement par ce procédé d’une tonne de déchets amiantés revient à 1 200 euros (environ 1,600 $ CAN) alors qu’un dépôt dans une décharge habilitée à recevoir ce type de matériaux coûte moitié moins.


Enfouissement

L’enfouissement des déchets est une pratique de plus en plus réglementée. Par exemple, en France, seuls les déchets dits ultimes, c’est-à-dire impossibles à recycler ou valoriser, peuvent être envoyés vers des centres de stockages de déchets ultimes.

Ces centres sont constitués d’unités de stockage appelées alvéoles. Celles-ci sont équipées d’un dispositif d’étanchéification afin d’éviter la contamination du sous-sol et des nappes phréatiques*. Un réseau de drains permet également l’évacuation des lixiviats* vers un bassin de traitement. Une fois pleines, les alvéoles sont fermées avec une couverture étanche et revégétalisées. Des contrôles environnementaux ont lieu pendant 30 ans à l’issue de leur exploitation.

Alvéole d’un centre d’enfouissement
Alvéole d’un centre d’enfouissement prête à être exploitée
Le saviez-vous ?

Les déchets industriels spéciaux sont incinérés dans des fours où la température peut atteindre 1 100°C. A titre de comparaison, c'est quasiment la température de la lave en fusion quand elle sort du cratère d'un volcan.


Schéma d’un centre d’enfouissement spécialisé
>Schéma d’un centre d’enfouissement