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Pollutions chroniques


La pollution marine est l’introduction chronique ou accidentelle, dans l’environnement marin, de substances naturelles ou artificielles (exemple : Granulés Plastiques Industriels GPI*) ayant des effets néfastes sur les écosystèmes, la santé humaine et/ou les activités liées à l’eau. Les phénomènes naturels, comme par exemple les éruptions volcaniques, n’entrent donc pas dans le champ du mot pollution tel qu’utilisé dans ce site web.

Les pollutions marines chroniques sont dues à des rejets permanents ou périodiques de substances polluantes.

Le saviez-vous ?

Tout commence avec le tributylétain (ou TBT), un produit chimique qui entrait, il y a quelques années, dans la composition des peintures antisalissures (antifouling) appliquées sur la carène* des navires. Bien qu’il ne soit plus utilisé depuis 2008, le tributylétain persiste dans les environnements portuaires car il est très peu biodégradable. Or, des études ont montré que la présence de TBT entraîne l’apparition d’un organe reproducteur mâle chez la femelle du bigorneau Nucella lapillus (pourpre), un petit gastéropode* marin. Cette masculinisation des individus est responsable de la disparition de cette espèce dans certaines zones littorales où souvent l’activité nautique est importante.

Tragédie japonaise à Minamata

De 1932 à 1966, une usine chimique déverse quotidiennement ses rejets toxiques de méthylmercure (mercure* sous forme organique) dans les eaux de la baie de Minamata au Japon. Le méthylmercure est une substance extrêmement toxique qui s’accumule dans les tissus des organismes vivants et persiste très longtemps dans l’environnement. Il se dépose au fond de l’eau et contamine peu à peu la chaîne alimentaire, en particulier les poissons et les fruits de mer.

Les populations locales, grandes consommatrices de produits de la mer, sont contaminées par le poison qui, chez l’homme, agit essentiellement sur le système nerveux. Ainsi, dans les années 50, de nombreux morts sont à déplorer. Des bébés naissant dans les villages bordant la baie de Minamata sont atteints de malformations et de troubles neurologiques. Plusieurs enfants et adultes présentent des troubles de l’équilibre, des tremblements et des délires.



Il faut attendre 1959 pour qu’un groupe de scientifiques fasse le lien entre les rejets illicites de méthylmercure et les symptômes constatés sur les populations riveraines. Cependant, en raison du blocage exercé par la direction de l’usine, les choses ne changent pas. Ce n’est qu’en 1966 que les déversements de mercure cessent, suite à la mise en place d’un procédé de synthèse plus économique. Plusieurs dizaines d’années après, la procédure d’indemnisation des victimes est toujours en cours.


Certains de ces rejets sont autorisés à condition de respecter des normes conçues pour limiter leur impact sur la santé et l’environnement.

Cependant, les déversements chroniques sont souvent illicites pour différentes raisons : normes non respectées, lieux de rejets ou substances non autorisés.

Les pollutions chroniques peuvent avoir différentes origines : les eaux usées des zones rurales et urbaines ; les rejets industriels (domaines de la chimie, du pétrole et de l’agro-alimentaire) et les pratiques agricoles (engrais, effluents d’élevage, pesticides).
Les substances polluantes peuvent arriver directement dans le milieu marin mais aussi être apportées par le réseau hydrographique.



Mis à jour le : 07/12/2016