Une analyse statistique sur les accidents survenus de 2005 à 2015 et ayant entraîné un déversement en mer montre que les types de substances nocives et potentiellement dangereuses les plus concernées sont :
- les huiles minérales qui servent, par exemple, de lubrifiants ;
- les produits alimentaires (mélasse*, maïs, riz et soja) ;
- les acides (acide sulfurique*, acide phosphorique*) ;
- les engrais minéraux comme le nitrate d’ammonium* ;
- le soufre* ;
- les produits de la pétrochimie* (toluène*, benzène*), GPI* ;
- les huiles végétales comme l’huile de palme*.
Il faut préciser qu’une pollution chimique est souvent accompagnée d’une pollution par hydrocarbures*, ceux-ci restant les carburants privilégiés pour une majorité de navires.
En 2009, le minéralier Gülser Ana qui transporte 39 000 tonnes de phosphorite (minerai de fer) et 570 tonnes de fuel lourd s’échoue au sud de Madagascar. Peu après, le navire se casse en deux et une partie de sa cargaison (phosphorite et fuel lourd) se répand en mer dans un secteur de pêche importante pour la population locale. La phosphorite peut contenir des métaux lourds qui contamineraient la faune marine, c’est pourquoi les autorités interdisent la pêche dans la zone autour du déversement. Des analyses d’eau et de poissons sont effectuées au Cedre et aucune pollution n’est décelée.
L’acide sulfurique, anciennement appelé vitriol, est produit par l’homme depuis le XVe siècle. Il était obtenu en distillant du sulfate de fer avec du sable.
Le premier procédé industriel de fabrication de cet acide, appelé méthode des chambres de plomb, fut mis au point en 1746 par l’inventeur britannique John Roebuck. Son usage perdura jusqu’en 1946.
Le 9 septembre 2013, 1 400 tonnes de mélasse se déversent dans la baie d’Honolulu à Hawaï. La substance, non toxique, gluante et très sucrée, coule dans le fond du port lors d’un transfert entre la plantation de canne à sucre et un navire-citerne. Dès le 10 au matin, la compagnie maritime répare le tuyau responsable de la fuite. Dans le même temps, la décomposition de la nappe de mélasse entraine un appauvrissement local en oxygène affectant la vie marine provoquant la mort de milliers de poissons et multipliant la présence sur zone de requins.
Chaque année la production mondiale de Granulés de Plastiques Industriels (GPI*) est estimée entre 300 et 400 millions de tonnes. La majorité des granulés ont une taille de 2 à 5 mm. Ils constituent la matière première utilisée par la plasturgie pour produire l’ensemble des objets plastiques de notre quotidien.
De leur fabrication, en passant par leur transport vers les usines où ils sont utilisés, ces granulés, très légers, peuvent se retrouver dans l’environnement suite à des pertes opérationnelles ou accidentelles.
Même si les Granulés Plastiques industriels (GPI) sont classés comme « produits non-dangereux » sauf exception, les pertes accidentelles peuvent mener à des apports ponctuels, mais potentiellement importants et générer une pollution aquatique et terrestre (pertes de conteneurs en mer, accidents de porte-conteneurs, de trains, de camions).
Par exemple, lors du naufrage du porte-conteneur MV X-Press Pearl en 2021 dans les eaux côtières sri lankaises, 11 000 tonnes de GPI ont été déversées dans l’environnement.
Découvrez le document du Cedre rassemblant les « Informations clés sur les Granulés Plastiques industriels (GPI) » :