Causes des accidents maritimes ayant impliqué des produits chimiques dans le monde
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Pollutions accidentelles


À l’opposé des pollutions chroniques, les pollutions accidentelles résultent d’un fait soudain et indépendant de la volonté de l’homme. Elles peuvent, par exemple, survenir suite à la rupture d’une conduite d’alimentation, à un incendie ou bien au naufrage d’un navire.

Les pollutions chimiques accidentelles en mer résultent principalement de déversements impliquant des navires. Ces événements peuvent être dus à :

  • un défaut de structure ou d’entretien du navire pouvant entraîner une fissure de la coque ou une avarie* en salle des machines ;
  • de mauvaises conditions météorologiques ;
  • des manoeuvres inadéquates lors de la navigation (entraînant des collisions ou des échouements*) ;
  • une défaillance pendant des opérations de chargement/déchargement de la cargaison ; et
  • un problème lié à la cargaison comme une explosion ou un désarrimage* de conteneurs*.

Ces pollutions peuvent aussi être le résultat d’accidents ayant lieu dans des installations ou des usines chimiques portuaires.

En 2013, le porte-conteneurs MOL Comfort pris dans la tempête se brise en deux dans l’Océan indien avec à son bord 4 382 conteneurs et 3 000 tonnes de carburant. Le lendemain de l’accident, la partie arrière coule. Trois semaines plus tard, un incendie se déclare à bord de la partie avant qui finit par couler également un mois après la catastrophe, entraînant 2 400 conteneurs et 1 600 tonnes de carburant par 3 000 mètres de fond. Une enquête de l’armateur et du constructeur du navire est lancée conjointement pour découvrir la cause exacte de cette catastrophe et avant même d’en connaître le résultat, la décision de renforcer la partie centrale de la coque des six autres porte-conteneurs, jumeaux du MOL Comfort, est prise.

L'incendie à bord du MOL Comfort (2013, Océan indien)


Le saviez-vous ?

En 1956, un entrepreneur américain nommé Malcom McLean a eu l'idée géniale de n'embarquer à bord des navires que les remorques des camions au lieu des véhicules entiers. C'est ainsi qu'il inventa le conteneur."

Le porte-conteneurs Rena s’échoue au nord de la Nouvelle-Zélande à 20 km du port de Tauranga, en 2011. Il repose sur un récif renommé pour sa faune et sa flore et transporte 2 876 conteneurs de marchandises dont 153 de substances dangereuses, 1 007 conteneurs et 1 700 tonnes de fuel sont récupérés. Des milliers de bénévoles viennent aider au nettoyage du littoral pollué par le fuel. L’impact de la pollution est lourd : environ 2 000 oiseaux morts. Le 8 janvier 2012, le porte-conteneurs se casse en 2 à cause des mauvaises conditions météo. La partie avant du navire reste sur le récif, tandis que la partie arrière se déplace et coule à 30 m du récif. Les autorités décident de démanteler l’épave. C’est un énorme chantier qui commence par la découpe de la partie immergée du Rena et l’évacuation des morceaux par voie maritime.

Porte-conteneurs Rena échoué
Le porte-conteneurs Rena échoué et la vidéo du relevage d'un morceau de l'épave
En savoir plus

Le Cedre compile des données sur les déversements de polluants dans le monde et analyse celles-ci à travers diverses statistiques : wwz.cedre.fr/Ressources/Accidentologie/Statistiques

Le 20 mai alors qu'il est en approche du port de Colombo (Sri Lanka), le X‐Press Pearl, cargo porte-conteneurs mis en service en février de la même année, et transportant 1 486 conteneurs (contenant différents produits chimiques, des produits alimentaires, divers biens de consommation ainsi que 87 conteneurs de granulés plastiques industriels (GPI*) et des produits pétroliers), signale une émission de fumées à bord.
La situation qui semblait sous contrôle dérape le 25 mai. Une importante explosion se produit et entraîne un incendie, la perte d’environ 14 conteneurs (tombés à l’eau), et l’évacuation de l'équipage. Des billes de plastique et de nombreux autres débris commencent alors à se déposer sur les plages de l’ouest et du sud du Sri Lanka. Une fois l’incendie éteint, une tentative de remorquage est menée, le 2  juin. Le 17 juin, le X‐Press Pearl coule totalement et repose par 21 m de profondeur.
De nombreuses opérations seront menées sur la côte du Sri Lanka, en particulier pour le nettoyage des GPI* arrivés en masse sur le littoral, puis sur l’épave.

Un site internet dédié à cet accident a été ouvert par l'armateur du navire.

Epave du X-Press Pearl


Causes des accidents maritimes
Causes des accidents ayant entraîné des déversements de SNPD en mer de 2005 à 2015


Dans le cas d’un accident, la pollution peut être :
- immédiate si le polluant est introduit directement dans le milieu. La faune et la flore peuvent être alors affectées à plus ou moins long terme suivant la nature et la quantité de substance déversée;
- différée et apparaître à plus long terme de manière inattendue. C’est le cas, par exemple, des épaves corrodées qui commencent fuir plusieurs dizaines d’années après le naufrage.


38 exemples d’accidents maritimes ayant impliqué des SNPD dans le monde


    Mis à jour : 26/04/2023